Quel bonheur de retrouver les enfants, Shashi, les professeurs et l’ambiance de l’école Sruti dans le bidonville de Dubagga ! De belles découvertes lors de cette première mission pour Christine, professeure des écoles et Patrick notre professeur d’anglais/hindi et pianiste en France !

Très émouvant accueil à l’indienne par les enfants et Kusum, la nouvelle professeure des petits. Chants, colliers de fleurs, ballons de baudruche suspendus dans la classe, kolam sur le sol (dessin de bienvenue en poudre de riz coloré), bindi sur le front et riz sur la tête… Sans oublier les petits gâteaux ! Une incroyable première journée !

Journée d’observation pour nos 2 professeurs français. Se projeter, ressentir, trouver sa place, s’organiser (cours d’anglais pour Patrick avec les grands élèves et Christine s’occupe avec Kusum des petits), faire le point sur le matériel …

Après-midi avec les enfants parrainés, reprenant en chœur : « Good Afternoon Mam » !

Un grand merci aux parrains-marraines qui ont encore gâté si généreusement les enfants. Moment toujours aussi délicieux de voir leurs yeux écarquillés à la découverte de leurs cadeaux et à la lecture des lettres …

Deuxième jour marqué par la visite de notre chère amie écrivaine Kenizé Mourad, de passage à Lucknow, très sensible aux actions de l’association Sruti. Ce fut un plaisir d’accompagner cette très belle personne, ouverte, conviviale, d’une grande simplicité, dans le bidonville où elle a pu rencontrer les membres de l’association Sruti Inde, se rendre compte du travail fait sur place, comprendre l’historique et les programmes actuels, leurs évolutions, les projets. Elle a été accueillie de façon extraordinaire par l’équipe de Sruti Inde et surtout par les enfants qui ne voulaient plus la quitter : photos, bisous …

Après le départ de Kenizé, Christine démarre l’activité confection de marque-pages en remerciements pour les parrains-marraines pendant que Patrick interroge chaque enfant individuellement sur leur scolarité à la CPS, sur ce qu’ils aiment faire et en profite pour les tester sur leur niveau d’anglais !

ECOLE SRUTI

Christine avait pour objectif d’apporter des idées de nouvelles activités à mettre en place et d’observer les méthodes de pédagogie dite différenciée de Kusum, la nouvelle professeure recrutée depuis le mois de septembre 2016. Très bonne synergie et complémentarité de leur pratique professionnelle. Kusum est ravie et accepte toutes les propositions en les calant au milieu de son programme du jour.

Kusum est extrêmement dynamique, autoritaire et souriante. Les enfants l’apprécient et la respectent énormément. Ses leçons sont menées avec rigueur. Elle enseigne en anglais et en hindi. Elle sait rebondir sur les situations pour enrichir les connaissances des enfants. Elle alterne  les moments assis, debout, en mouvement. Les enfants sont très studieux. Les chansons sont mimées en hindi ou en anglais. Elle reprend les enfants qui se trompent et les encourage. Son emploi du temps de la semaine est prévu et suivi. Sa pédagogie est parfaitement adaptée à l’âge des enfants qui sont désormais séparés en deux groupes se relayant au moment de la pause petit-déjeuner : les petits viennent de 9h à 11h et les moyens de 11h à 13h.

Kusum et Christine : activités faites avec les enfants

  • Chanson-ronde (en anglais) sur le thème des animaux de la ferme. Chaque enfant a un collier représentant un animal. Ils doivent d’abord les nommer en anglais, bien s’en souvenir avant la chanson. Les enfants ont aussi pu apprendre « Frère Jacques » et « Savez-vous planter des choux » en anglais.
  • Réalisation de maracas avec les petits. Elles sont décorées soit avec un chat ou un rat dessiné par les enfants ainsi que le mot « CAT » ou « RAT ». Puis les enfants chantent en s’accompagnant des maracas.
  • Séances de dessin avec les petits. Ils doivent se dessiner et écrire « BOY » ou « GIRL ». Le dessin est ensuite collé sur la 1ère page de leur cahier.
  • Séances de coloriage avec les moyens. Chaque enfant choisit un animal de la ferme, le colorie et le colle dans son cahier.
  • Jeux de la chandelle et de colin maillard connus par Kusum.

Pour la classe des grands, nous constatons un très bon niveau des élèves surtout en mathématiques. Les calculs mentaux de division et de multiplication nous ont faits pâlir devant notre ignorance ! Ils écrivent tous très bien. Patrick s’est attelé à la tâche bien difficile d’assurer des cours d’anglais mais a noté un réel progrès au fil des deux semaines. Déconstruire des pratiques d’apprentissage par la répétition et le copiage, favoriser l’oral par la traduction des questions en hindi avant d’y répondre en anglais, comprendre les verbes « être/avoir », faire de vraies phrases… tel fut le programme. Très bonne entente avec le directeur de l’école qui a vraiment apprécié ses cours et leur utilité.

Le repas hebdomadaire est toujours un moment très particulier d’émulation et de détente. En effet, la matinée avant le repas est ponctuée de jeux et autres activités ludiques. En dehors du bonheur de voir les enfants jouer et nous montrer leurs savoirs-être et faire, l’ajout de musique permet à certain(e)s de nous faire des démonstrations de danse !

Cependant, il va falloir très rapidement renouveler le stock de jeux, très abîmé par la dernière saison des pluies. Avis aux donateurs, nous sommes preneurs !

La construction du toit de l’école devrait débuter en mai prochain. C’est une réelle nécessité pour assurer des cours sereins et réguliers au moment de la saison des pluies et éviter de jeter le matériel de l’école.

ENFANTS PARRAINÉS A LA CITY PUBLIC SCHOOL (CPS)

Christine et Kusum, restée exceptionnellement un après-midi, ont aidé les enfants à écrire leurs lettres aux parrains-marraines.

Cette année, nous n’avons pas pu rencontrer la directrice et les professeurs de la CPS. Les examens prévus au mois de mars nous permettront de connaître les résultats des enfants et leur évolution. Patrick a assuré les cours d’anglais tous les après-midis. Le manque d’un professeur d’anglais au quotidien se fait sentir. Leur niveau, écrit comme oral, est encore faible par manque de travail fait à la maison ou en soutien scolaire. Les exercices demandés par les professeurs de la CPS ne sont pas corrigés. Il y a aussi nécessité de séparer les plus petits qui ne sont pas au même niveau que les grands et ne peuvent donc pas avoir le même soutien. Shashi compte recommencer ses démarches pour trouver un nouveau professeur d’anglais après les examens en mars. Elle a assuré quelques cours mais pas de façon assez régulière pour être vraiment efficace.

En plus des cadeaux de leurs parrains-marraines, les enfants ont tous reçu une enveloppe contenant un petit mot d’Alexandrine, la présidente de l’association, avec des photos d’eux qui les ont ravis. Il est prévu que 3 enfants de plus (2 filles et 1 garçon) soient parrainés à la prochaine rentrée scolaire ce qui portera le nombre d’enfants inscrits à la CPS à 26.

ÉDUCATION À LA SANTÉ

Shashi a organisé trois camps de santé en 2016, assurés par 6 personnels soignants (dont 3 médecins) de l’association « World Family Planning Organisation ». Ces camps de santé ont lieu au sein même du bidonville de Dubagga.

Le premier camp de santé a eu lieu le 27 octobre. 82 personnes (âgées de 1 an et demi à 70 ans – fille comme garçon) sont venues consulter (planification familiale, test HIV pour 2 personnes, consultations généralistes : infections surtout oculaires, fièvre, dengue, varicelle).

Le deuxième camp de santé a eu lieu le 26 novembre. 16 personnes sont venues consulter (consultations prénatales, problème dermatologique, céphalées, fièvre, grippe, colique néphrétique, douleurs estomac…).

Le troisième camp de santé a eu lieu le 21 décembre. 37 personnes sont venues consulter.

Lors de ces camps, les patients ont reçu les traitements gratuitement et ont été orientés vers l’hôpital de Gabary Bazar pour les examens complémentaires. Les femmes ont confiance en l’équipe de santé (l’une d’entre elles avait des problèmes de stérilité et a été enceinte juste après son examen gynécologique!). Chaque patient paye une somme symbolique de 10 R.

Pour 2017, il a été décidé d’espacer les camps de santé et d’en réaliser un par trimestre. Cela permettrait de toucher plus de personne et de fidéliser les médecins.

Durant notre séjour, la ville de Lucknow a été en effervescence en raison des élections régionales. En raison de manifestations, d’embouteillages et de routes bloquées, nous n’avons pas pu rencontrer les personnes travaillant au siège de l’association « World Family Planning Organisation », situé dans le quartier d’Aminabad.

En dehors des camps de santé, Shashi assure une séance d’éducation à la santé mensuelle avec les femmes du bidonville. Lors de la rencontre avec ces femmes, nous avons de nouveau insisté sur la nécessité de l’allaitement maternel jusqu’à l’âge de deux ans. Neuf bébés sont nés en 2016 et deux depuis le début de l’année 2017. Toutes les femmes ont fait suivre leur grossesse en milieu sécurisé et ont pris des suppléments vitaminiques. Mais aucune n’a accouché à l’hôpital ce qui est de nouveau une régression. Un nouveau-né est décédé quelques minutes après sa naissance à domicile (étiologie inconnue). Shashi doit très rapidement rediscuter avec les femmes de l’importance d’accoucher à l’hôpital. De plus, certaines femmes, demandeuses d’une ligature tubaire, seront vues par la gynécologue du camp de santé. Shashi les accompagnera ensuite à l’hôpital. Cela permettra aussi de rediscuter de contraception lors d’une prochaine séance d’éducation à la santé.

COUTURE

Shashi vient de mettre en place une formation de couture dans le bidonville de Dubagga. Une professeure de couture a été recrutée et donne 2 heures de cours tous les après-midis à des jeunes filles et femmes du bidonville. Financement trouvé par Shashi. A suivre …

Lors de cette mission, nous ne sommes pas allés dans le village de Bamrouli.

Reena Mahajan, architecte en charge de la construction de l’école de couture, s’y rendra courant mars pour superviser le début des travaux. Enfin !!!

Retour en France après ces beaux moments, toujours très riches en partage et en émotion !

A très bientôt et un grand merci à tous et à toutes pour votre soutien à Sruti !

 

Delphine Marion – Christine Carrié – Patrick Rouquet
Association Sruti le 05 mars 2017