LES DÉCLARATIONS INTERNATIONALES :

• La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (10 décembre 1948) [Article 26] : Toute personne a droit à l’éducation. L’éducation doit être gratuite au moins en ce qui concerne l’enseignement élémentaire et fondamental. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au respect des droits de la personne et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux.

• La Convention Internationale des Droits de l’Enfant (1989) : Tout enfant a droit à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement physique, mental, spirituel, moral et social.

• La Déclaration de Dakar de l’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles (2010) : Les filles appartenant à des communautés pauvres et démunies constituent le groupe le plus défavorisé en matière d’éducation.

La violence sexiste demeure un obstacle à la réalisation des droits des filles à l’éducation. Notre vision est celle d’un monde dans lequel une initiative spéciale pour les filles ne serait plus nécessaire, un monde où toutes les filles et tous les garçons obtiennent, grâce à une éducation de qualité, les moyens de réaliser tout leur potentiel et de contribuer à transformer les sociétés de manière à ce que l’égalité des sexes deviennent une réalité.

POURQUOI ENCORE TROP D’ENFANTS NE VONT PAS À L’ÉCOLE ?

Le plus souvent parce que ce sont des enfants de famille pauvre, qui n’ont pas la possibilité de payer les frais inhérents à la scolarité de leur enfant (même quand la scolarité est gratuite, il faut quand même payer l’uniforme, les fournitures et le transport…). Et parce que ces enfants doivent travailler pour aider leur famille.

Les filles pauvres, elles, subissent une double discrimination ! Les pressions de la pauvreté, les préjugés et les violences sexistes poussent les filles hors de l’école pour plusieurs raisons :

– Leur famille n’est pas convaincue de la valeur de leur éducation.
– Elles doivent réaliser les tâches domestiques.
– Elles subissent des violences à l’école.
– Elles tombent enceintes très jeunes ou se marient précocement.
– L’école est trop éloignée du lieu d’habitation et les parents s’inquiètent pour leur fille et sa réputation.

Elles abandonnent l’école simplement parce que ce sont des filles… Aux yeux de leur famille et de leur communauté, leur place est à la maison en tant que futures mères. Cette discrimination sexiste affecte la vie des filles et des femmes de l’enfance à l’âge adulte. La femme est sans cesse confinée dans son rôle domestique et reproductif !

QUELQUES CHIFFRES

En Inde, en 2009 :
– Plus de 26 millions d’enfants n’étaient pas scolarisés à l’école primaire (soit un peu plus d’1 enfant sur 10).
– 1 enfant sur 2 va à l’école secondaire.
– 1 enfant sur 10 va dans l’enseignement supérieur.
– 1 enfant sur 2 souffre de malnutrition.
– 1 femme adulte sur 2 est analphabète (contre 1 homme sur 4).

L’Inde détient le triste record du monde du plus grand nombre d’enfants travailleurs. Car si le gouvernement maintient que le pays ne compte plus que 10 millions d’enfants de moins de quatorze ans au travail, les ONG estiment, elles, qu’il y en a en réalité quelques 60 millions. Ils sont vendeurs de journaux, ramasseurs de poubelles, marchands ambulants, employés de maison, ouvriers dans des usines ou des ateliers de confection, petites mains dans des restaurants…

En Uttar Pradesh :
– Presque 25 % des filles en Uttar Pradesh n’iront jamais à l’école primaire.
– Parmi celles qui y vont, seulement 27 % des filles iront au bout du primaire.
– Presque 45% des filles de l’Uttar Pradesh seront mariées avant d’avoir 15 ans et près de 12% seront mères avant cet âge.
– 50 % des adolescentes (de 15 à 19 ans) souffrent d’anémie.

À SAVOIR

L’absentéisme des professeurs est la raison principale expliquant le niveau scolaire très bas dans les écoles publiques. Une étude en Inde a montré que près de 20% en moyenne des professeurs étaient absents. Malgré cela, un seul enseignant a été licencié pour absentéisme. Les autres raisons :
– Manque d’enseignants, classes surchargées.
– Manque de formation des enseignants.
– Manque de structures d’accueil, d’équipements et de moyens.

Malgré la loi du 1er Avril 2010 (un beau poisson d’Avril…), encore beaucoup trop d’enfants en Inde sont complètement illettrés et ne bénéficient d’aucune éducation. Cette loi garantit le droit à l’éducation pour chaque enfant de 6 à 14 ans. Elle contraint les gouvernements de chaque État indien à offrir une scolarisation publique et gratuite à tous les enfants.

Très belle sur le papier, mais elle ne parle pas du tout du problème de l’absentéisme des enseignants de l’école publique. En effet, ces professeurs travaillent presque tous aussi dans le privé pour améliorer leurs revenus et sont, de ce fait, absents la plupart du temps. Et même lorsqu’ils sont là, on compte un enseignant pour soixante élèves ! Autant dire que la qualité de l’enseignement laisse à désirer… Et pas qu’un peu.

Cette loi oblige aussi les écoles privées à réserver un quart de leurs places pour les enfants défavorisés et/ou de basses castes, l’État s’engageant à rembourser ces écoles selon un forfait. Mais, c’est rare – très rare – que les écoles obtiennent cet argent.

Il est important de scolariser les enfants dès 3 ans ! Les enfants les plus défavorisés sont particulièrement susceptibles de tirer de grands bénéfices de cet enseignement précoce. On sait que les parents sont beaucoup plus disposés à envoyer leurs enfants à l’école s’ils savent qu’ils auront au moins un repas dans la journée sans avoir à le payer.

Il est très important de sensibiliser les parents dans le bidonville sur l’importance de l’éducation pour leurs enfants. Eux seuls peuvent décider si leurs enfants, et particulièrement leurs filles, vont fréquenter ou quitter le système scolaire. Le soutien parental, et surtout maternel, est fondamental. La participation des filles au deuxième cycle de l’enseignement secondaire est essentielle pour réduire les taux de natalité ainsi que la mortalité juvénile et maternelle.