Court séjour d’une dizaine de jours. J’ai eu le plaisir et la chance de partir avec trois amies : Cathrine Winsnes qui travaille avec les femmes de l’association sur des projets de broderies sur le texte, Delphine Marion (sage-femme) et Latifa Chabab (médecin) qui vont travailler sur la mise en place du programme d’éducation à la santé dans le bidonville. Nous avions prévu de passer 3 jours à Lucknow, 2 jours dans le village de Bamrouli puis 2 jours à Bénarès.

Nous voici donc toutes bien rentrées sur Paris. Cela a été un vrai plaisir de partager cette aventure ensemble. Le programme du voyage, bien chargé, a pu être respecté et cela nous a permis de nous mettre rapidement au travail.

Nous avons commencé par le projet de Lucknow avec la création d’une petite école à côté d’un bidonville d’environ 300 personnes. 26 enfants y sont scolarisés depuis septembre (13 filles et 13 garçons de 4 à 12 ans). Pour l’instant, une seule classe a lieu tous les jours de 10h à 13h. Très rapidement, une deuxième classe, spécialement pour les jeunes enfants, sera disponible.

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Actuellement, nous louons un appartement de 2 pièces dans une maison juste à côté du bidonville. Au court du séjour, nous avons décidé de nous agrandir et de louer une autre pièce avec une cuisine qui vient de se libérer sur le même palier que la petite école. Cela permettra de mettre en place la 2ème classe pour les jeunes enfants et de pouvoir préparer un repas par semaine pour tous ces enfants. Ce repas sera préparé à tour de rôle par une femme du bidonville. Actuellement, un petit déjeuner est proposé tous les matins aux enfants.

Les familles acceptent bien la scolarisation de leurs enfants même si on déplore pour quelques élèves un taux d’absentéisme important. Cela est le plus souvent dû à la pression inter familiale qui oblige l’enfant à retourner travailler dans le bidonville ou aux alentours afin de ramener de l’argent. Ce problème, très connu par toutes les associations locales et internationales qui travaillent sur ce sujet, nous interpelle vivement et nous réfléchissons à amener une certaine compensation financière aux familles (petit déjeuner et repas en font déjà partie). Peut-être vendre des cartes postales que les enfants auront eux-mêmes réalisés et leur redistribuer l’argent. A réfléchir…

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Au bout de quelques jours d’absentéisme, Shashi Singh, la coordinatrice du programme, retourne voir la famille et essaye de comprendre ce qui se passe. Pour les élèves ayant des bons résultats, l’association Sruti les réorientera vers les écoles publiques ou privées afin qu’ils puissent poursuivre un cursus scolaire normal.

Toujours dans ce même bidonville, nous réfléchissons à la mise en place d’un programme d’éducation à la santé. Nous avons rencontré les personnes vivant dans le bidonville, certaines associations indiennes travaillant sur ce thème ainsi que le personnel de la maternité la plus proche. Il en ressort que malgré le discours des autorités de la santé :  »les soins sont gratuits pour tous », avoir accès à la santé pour cette population démunie des bidonvilles est très difficile. Les personnes du bidonville ne sont pas reçues en consultation ou alors très rapidement et sans délivrance de médicaments. Ou alors on leur demande de l’argent en sous main . Ainsi, ils ne souhaitent plus se rendre à l’hôpital.

Les problèmes les plus rencontrés pour les femmes sont l’anémie, les problèmes gynéco-urinaires (beaucoup d’infections sexuelles car la prostitution est malheureusement très courante) et les problèmes liés à la maternité (soins pré et post nataux inexistants et le plus souvent accouchement à domicile dans des conditions d’hygiène déplorable). Les femmes sont bien informées sur le sujet de la planification familiale mais qui reste très peu utilisée car payante (alors que théoriquement elle est gratuite ). Elles sont très demandeuses que Shashi les accompagne à l’hôpital afin de faire respecter cette notion de gratuité des soins.

Pour les enfants, on note des anémies et avitaminoses liés à une malnutrition, des infections respiratoires, digestives et cutanées, des problèmes dentaires et beaucoup de conjonctivites. La tuberculose est aussi une préoccupation importante. Les enfants sont très peu vaccinés car les parents ont énormément de réticence à le faire par manque d’informations et fausses croyances. Selon eux, donner le vaccin de la polio buvable à leurs enfants les rendraient stériles. On retrouve encore des cas de poliomyélite dans cette partie d’Inde (maladie qui est éradiquée dans la plupart des pays du monde) !!!

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Devant ces informations, il est très important de créer un lien avec le personnel de l’hôpital et avec d’autres associations caritatives indiennes qui ont des dispensaires et hôpitaux (Rama Krishna Mission). Shashi pourrait au début être l’intermédiaire entre les différentes institutions et les personnes vivant dans le bidonville. Rôle que devrait normalement avoir les travailleurs sociaux de Lucknow qui sont 2 pour toute la ville…

De plus, dans les mois à venir, Shashi devrait réaliser une formation en éducation à la santé et ainsi aborder les thèmes suivants (alimentation, hygiène, exercices physiques, santé des enfants, maladies diarrhéiques, infections respiratoires, tuberculose, paludisme, anti-tabac) pour être plus efficace dans son travail auprès de la population. Nous réfléchissons aussi à un travail en partenariat avec les matrones du bidonville. En effet, la mortalité maternelle en Inde est la plus élevée dans le monde : 540 à 619 décès pour 100 000 naissances vivantes. Pour rappel, en France, elle est de 13 pour 100 000. Beaucoup de travail en perspective…

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Soirée shopping à Lucknow pour acheter des tissus pour les commandes de broderies et nous voilà reparties ! Direction le village de Bamrouli… Le programme de formation de couture a lieu dans le village de Bamrouli. La 4ème session composée de 23 jeunes filles (entre 14 et 19 ans) a commencé début octobre. Depuis le début des formations, une quinzaine de jeunes filles sont très investies au sein de l’association.

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Grande nouvelle : les travaux pour la nouvelle maison de l’association ont commencé. Un grand merci à Catherine Dupuis ! Sans elle, les travaux n’auraient jamais commencé aussi rapidement… Une cérémonie hindouiste a eu lieu pendant notre séjour afin de bénir la terre et les futures constructions.

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Le partenariat commencé en avril entre Cathrine Winsnes et l’association Sruti continue avec de nouvelles commandes de broderies sur le texte qui seront peut être exposées à New York en mars 2010. Grâce à l’intermédiaire de Cathrine, une autre artiste a aussi fait confiance aux jeunes filles de l’association en leur commandant des broderies sur le texte. Les jeunes filles sont très contentes et un peu impressionnées par tout cela. En tout cas, les projets avancent très bien et cela a été un plaisir de revoir Shashi et toutes les personnes qui sont en lien avec l’association Sruti en Inde.

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Fin du voyage à Bénarès où je retrouve avec plaisir le foyer de Mère Teresa avec Margareth une de ses pensionnaires.

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Prochain voyage prévu en février ! En attendant, nous sommes au courant de ce qui se passe grâce aux mails et aux communications téléphoniques quasi hebdomadaires avec Shashi.

Retour en France avec la participation de l’association dans 2 événements :

– Exposition de photos dans le cadre du 20 ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, organisée par le Secours Populaire Français et Femmes Solidaires de Montataire. Il y aura des photos d’enfants de Bamrouli et de Lucknow prises par Alexandrine Lambotte-Saligari et Philippe Lambotte. Vernissage le vendredi 20 novembre à 18 h au Palace. Rond point des déportés. Montataire (département 60). Exposition jusqu’au 4 décembre.

– Participation de l’association à la semaine de la solidarité. Rencontre – Débat avec les ONG travaillant dans les bidonvilles en Inde samedi 21 novembre de 11h à 14h30 à Créteil. Nous intervenons à 11h30. Pour ceux que cela intéresse, je suis désolée de vous prévenir si tard mais nous avons été sollicités vraiment à la dernière minute. (invitation en pièce jointe).

Une grande vente des produits de l’association aura lieu en décembre sur Paris. Je vous envoie les invitations dès qu’elles sont faites.

À très bientôt pour d’autres nouvelles !
Je vous remercie vivement pour votre soutien !

Alexandrine Lambotte-Saligari,
présidente de l’association Sruti